Pour le Roi

" Humpf... "

Le Rempart ainsi que son escorte avisent l'arène au loin sur un flanc de montagne. Encore une petite journée de marche et ils seraient rendus la où la renommée et la Gloire rencontrerait leur Destin. Alors que le crépuscule s'amorce docilement, Arturia ordonne au groupe de monter le camp pour la nuit et tandis que les soldats s'affairent deci dela, la femme pose son imposant bouclier et observe les steppes glacées. Les pensées de la jeune femme s'égarent au loin tandis que les minutes s'écoulent. Repensant a ses voeux, le Rempart ne peut retenir un soupir désabusé. Qu'arrivait il donc a Paruda ? Les dernières décennies avaient constellé le continent de menaces plus périlleuses les unes que les autres, transformant le paysage de leur monde en un vaste champ de bataille constellé de rares havres de paix. Les peuples, autrefois tenus par une fragile entente maintenue grace au Conclave, se laissaient envahir par le sentiment de peur et d'insécurité, éveillant en tout a chacun les rancunes du passé.

Le peuple Firens lui meme en avait fait les frais. Le soit disant coup d'état que certains murmurent perpétré par Ken'o avait ébranlé jusqu'aux fondations de la société, plongeant leur race dans une profonde phase de questionnement. Si le Prince héritier avait été épargné, certaines rumeurs prétendaient que l'actuel suzerain l'aurait délibérément envoyé sur des missions suicides. Et pourtant, il en revenait toujours, plus auréolé de gloire a chaque fois, joignant a sa cause toujours plus de seigneurs, de magistrats, de plèbe. Et en son fort intérieur, Arturia savait que cette tournure n'était pas voulue par son Maitre.

La femme secoua énergiquement sa tete, chassant la ses pensées impures et inconvenantes. Elle passa ensuite sa main dans sa blonde chevelure, savourant ce petit moment de paix relative. Ken'o était le Monarque régent, légalement. Il avait obtenu le trone de manière totalement fortuite. Il l'avait gagné par ses campagnes victorieuses, son charisme et ses capacités de Leader. Ken'o était le plus a meme de gouverne le peuple en ces temps tourmentés. Le jeune Prince n'avait ni les capacités ni l'expérience requise pour mener une guerre, c'était certain. Avisant l'azur pigmenté de fragments de lumière tandis que le voile de la nuit s'étends sur le monde, Arturia se rassure.

Le crépitement d'un feu se fait entendre dans son dos tandis qu'elle se rend compte du temps passé dans ses pérégrinations mentales et, d'un geste mesuré, elle empoigne son bouclier et y dépose un baiser. Tant qu'elle serait le Rempart, nul ne saurait parvenir a son seigneur et Maitre. Tels furent ses voeux, telle est sa détermination, tel serait son Destin... Mais était ce vraiment sage pour sa Majesté d'envoyer le Général de la Garde Impériale combattre dans une arène bien loin de ceux qu'elle est censée protéger ? Sa Grace avait souhaité qu'elle se charge elle meme de cette affaire, mais il fut avare en renseignements et en réponses. Mais, de part son statut de Chevalier-Templier, Arturia avait fait selon les désirs de son Seigneur, réunissant une cohorte d'une petite dizaine d'hommes pour l'accompagner.

Le lendemain, soleil est déja a son zénith lorsque le Rempart du Roi s'avance dans l'Arène. Décidée a triompher pour la gloire de son Royaume et de son Roi bien aimé, Arturia, bouclier au flanc et cheveux voletant au vent, parcours les quelques mètres qui la séparent du centre du Colisée. Rendue muette par la concentration profonde qu'on peut lire au fond de son regard, et malgré l'inexpression  de son visage, les rares mis au courant de ce jour glorieux sentent dans sa position et sa prestance une certaine forme de tension, pourtant rare pour l'impassible blonde.

Sans mot dire, la femme se saisit de son étoile du matin et attends son adversaire.

Pour le Roi

Ainsi donc, Arturia croisait a présent le regard avec celui contre qui elle allait croiser le fer. Suivant son Code d'Honneur de Chevalier et sa propre bienséance, le Templier fit un signe de tete en guise de salut ; signifiant a son adversaire qu'elle le considérait dès lors comme un égal. Elle le promettait dès lors un combat peut etre pas équitable ; après tout elle n'avait jamais vu ni entendu parler de ce mystérieux guerrier, tandis qu'il était possible que lui, de son coté ait déja eu vent de son identité a elle. Après tout, le Rempart du Roi était une célébrité locale parmi le peuple Firens.

Sans mot dire, la femme reserra son étreinte sur son bouclier et s'avança légèrement, aux aguets. Il était temps a présent.

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